Éducation 2030, le nouveau cadre normatif international qui vient d’être adopté à l’ UNESCO demande aux États de partager le pouvoir dans le domaine éducatif et de mettre en marche une gouvernance participative et des partenariats coordonnés à tous les niveaux et dans tous les secteurs et à défendre le droit de participation de toutes les parties prenantes.
Le nouveau mot d’ordre est donc la participation. Mais pourquoi l’éducation laisse-t-elle d’être une affaire purement étatique pour s’ouvrir maintenant à la collaboration de tous? Le changement assez radical vient d’un double constat. Le constat de l’échec de l’Etat dans la mise en œuvre d’une éducation inclusive et garantissant la cohésion sociale d’une part et la reconnaissance du travail effectué par la société civile dans la réalisation du droit à l’éducation depuis plus d’un siècle, d’autre part
Mais cette nouvelle donne ne peut pas rester seulement au niveau des bonnes intentions. Elle exige essentiellement deux choses. En premier lieu des actes de la part des Etats et pas seulement de ceux du Sud : une participation de la conception jusqu’à l’exécution des politiques. Ensuite une vraie évaluation des mécanismes de participation intégrant des indicateurs qualitatifs et quantitatifs. Les mécanismes de participation existants sont nettement insuffisants et il faut imaginer des nouveaux qui permettent de jauger réellement l’attitude des pouvoirs publics. L’heure n’est plus à la méfiance, mais à la collaboration.
C’est dans ce contexte que l’OIDEL, conjointement avec la Fondation Novae Terrae, vient de publier un tout nouvel Indice qui permet d’évaluer l’attitude des Etats vis-à-vis de ses partenaires : favorisent-ils, oui ou non la création d’établissements de la société civile ? Ou encore : promeuvent-ils les droits des parents reconnus par les normes internationales ?
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Ce nouvel Indice, qui sera publié régulièrement, couvre 94% de la population mondiale et toutes les régions du monde, offrant ainsi un panorama global de l’état de la situation. Pas moins d’une vingtaine d’experts y ont travaillé. L’Indice place les pays sur une échelle de 0 à 100, non dans le but d’établir un classement, mais pour permettre à chaque État d’évaluer sa politique de façon objective par rapport à un standard mondial des droits de l’homme.
Concluons avec ce mot d’ordre tiré du Libre blanc sur la gouvernance de l’Union européenne : « les politiques ne peuvent être efficaces si elles ne sont pas élaborées, mises en œuvre et appliquées de manière plus participative».
Alfred Fernandez
Article paru dans la Tribune de Genève le 8 février